Questions

Publié le par Katy

Bon, cet article dort dans les tiroirs à l'état de brouillon depuis près de 15 jours donc c'est décidé, aujourd'hui je le termine et je le publie! Je me rends compte qu'il est moins facile d'écrire sur ses états d'âme que de griffonner des bêtises sur les canards (même bleus) et les saumons...

 

L'un reste, l'autre part (ou plutôt: les uns restent, les autres partent)...

Bien sûr, on savait depuis le début que sympathiser avec des Français, en PVT qui plus est, signifiait devoir dire au revoir à un moment ou un autre. C’est ce qui arrive quand on a décidé de rester alors que les amis n’ont prévu qu’un passage d’une année. On aurait certes pu éviter de fréquenter ces “gens de passage”, refuser la tentation de la facilité de constituer un cercle d’amis francophones (Français) mais on a rencontré des personnes sympas, vivant la même expérience que nous, aussi disponibles et curieux de découvrir la ville et ses environs alors forcément, qu’on le veuille ou non, des liens se sont créés petit à petit. 

A l’heure où un couple d’amis vient de nous annoncer son départ très prochain pour Londres (non, ils ne rentrent pas – encore – en France, faut pas déconner), on n'a pas pu éviter un petit coup de blues. Quelques jours ont passés depuis l'annonce mais ça fait encore bizarre de se dire que bientôt notre petit groupe de "PVTistes longue durée" sera encore plus restreint. Il y a eu plusieurs départs “marquants” cet été mais on avait eu le temps de s’y préparer psychologiquement alors que celui-là, on ne s’y attendait pas vraiment, pas tout de suite en tout cas vu qu’ils avaient prolongé leur PVT par un autre permis valable 18 mois et qu’ils envisageaient de faire les démarches pour la résidence permanente. Finalement, pour diverses raisons, ils ont décidé d’explorer d’autres horizons, plus proches de la famille et peut-être plus propices à leur épanouissement professionnel (c’est tout le mal qu’on leur souhaite !)...

 

... et les questions reviennent

Forcément, une telle annonce a fait remonter à la surface quelques questions qui ne sont jamais bien loin mais auxquelles on évite de penser pour ne pas se miner le moral. A Vancouver, la qualité de vie est idéale mais la famille, les amis sont à des milliers de kilomètres et il n’est pas toujours évident de trouver un boulot satisfaisant. Professionnellement parlant, Montréal et Toronto sont soi-disant des environnements plus propices pour les Français mais vivre là-bas, ça veut dire supporter les -30° l’hiver et les +35° l’été, sans la mer ni la montagne à portée de bus de ville… Et avec la crise, l'économie de l'est du pays en a quand même pris un coup.

Côté boulot pour nous, c'est bien mais pas top. David a finalement trouvé un job qui lui plaît, dans un environnement sympa et pour un salaire correct mais de mon côté, je suis un peu frustrée derrière mon comptoir de réceptionniste. Une augmentation de salaire va faire passer la pilule pour l'instant ("ok, je veux bien rester travailler pour vous à ne rien faire ou presque mais va falloir me payer plus svp") mais dès mon retour de France, je compte bien me mettre à chercher un "vrai" boulot (aussi bien payé voire plus si possible) et c'est là que le bât blesse car 1- je ne sais toujours pas ce que je veux faire (enfin j’ai des idées mais je ne sais pas trop comment faire) et 2- les offres d’emploi qui m’intéressent ne sont pas légion.

C'est bien là que réside la grande difficulté de la recherche d'emploi qualifié au Canada: le recrutement se passe essentiellement par réseautage. Il ne faut pas se voiler la face, ça existe aussi en France mais ici, c'est vraiment intégré dans les stratégies de recherche d'emploi. Le traditionnel "Untel connaît Untel dont la cousine par alliance de la belle-mère a une entreprise qui a besoin de quelqu'un pour faire justement ce que vous savez faire" n'est plus seulement une question de hasard car il est acceptable - voire recommandé - de forcer le destin, notamment en demandant à rencontrer des personnes aux postes clés des entreprises qui vous intéressent pour recueillir des informations et des contacts, mais pas pour demander un job (vous pouvez mentionner que vous seriez intéressé mais ce n'est pas l'objet du rendez-vous). Un concept assez inhabituel et déroutant quand on débarque de France... J'ai tenté une approche de ce type mais n'ai pas encore fixé de rendez-vous, je vous raconterai la rencontre si elle a lieu!

De toutes façons, pour l'instant (et ce depuis 2 mois) tout est un peu suspendu en attendant les grandes vacances en France, la bonne excuse pour tout remettre à plus tard: "Je ne vais pas commencer ça maintenant, je m'en vais bientôt et je serai absente pendant 1 mois"... Après 1 an 1/2 , j'attends ce retour avec un mélange d'excitation, d'impatience et d'appréhension et ce sont d'autres questions qui arrivent:

- Comment vont se passer les retrouvailles avec la famille, les amis? (bien, je n'en doute pas mais par où commencer? que raconter? qu'est-ce que j'ai manqué?)

- Est-ce que j'ai changé? (sans doute, mais à quel point, je ne le saurai qu'en étant confrontée à mon environnement "d'avant")

- Est-ce que Paris c'est vraiment si gris et puant et peuplé de gens pas sympas que ça? ou est-ce que le charme de la Ville Lumière et de sa vie trépidante va m'apparaître sous un nouveau jour?

- Serais-je impatiente de revenir à Vancouver ou pas? (forcément un peu, au moins pour le chéri et le chat)

- Est-ce que Nicolas, Brice, Eric et les syndicalistes vont me donner envie de me barrer en courant, et à la nage s'il le faut, de ce pays de fous?

- Vais-je faire une indigestion à trop manger de confit de canard, de viennoiseries et de boire du vin?

- La suite au prochain épisode... et peut-être quelques réponses d'ici un mois!

 

Pour conclure, et indépendamment des vacances en France, une fois passé le petit coup de blues il y a 15 jours, j'ai réalisé qu'il me (nous) restait plein de choses à faire ici, qu'il n'était pas question de laisser tomber et de partir avant un bon bout de temps. Notre période touriste/temporaire/précaire vient à peine de se terminer et maintenant, c'est une vie d'expatriés qui commence, avec pas mal de défis pas simples mais intéressants à relever... et encore plein de coins à découvrir pour le côté tourisme qu'on ne va pas abandonner complètement!

 

 

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C
<br /> - Est-ce que Paris c'est vraiment si gris et puant et peuplé de gens pas sympas que ça? ou est-ce que le charme de la Ville Lumière et de sa vie trépidante va m'apparaître sous un nouveau jour?<br /> <br /> ==> On s'y refait mais pas en quinze jours !<br /> <br /> <br />
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K
<br /> <br /> Ouais bon je suppose qu'en 5 jours avec le décalage horaire dans la gueule ça va pas être terrible alors...<br /> <br /> <br /> Hervé, tu comptes venir à la soirée PVTiste du 24 septembre à la Fonda ou pas?<br /> <br /> <br /> <br />
Y
<br /> La premiere fois que je suis partis au Canada, je suis pas retourné en france durant 1an et demi, toutes ces questions que tu te pose ca me fais un violent flashback lol et pour etre passé par<br /> la... jte donne 1 semaine sur place en france pour en avoir marre et vouloir te casser en courant, c'est a peu pres par la qu'on s'est connus, la suite tu la connais ;)<br /> <br /> <br />
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F
<br /> mais tu en veux ou pas du confit?<br /> <br /> <br />
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K
Ben oui, plein! :)